La santé a longtemps été et est toujours une priorité mondiale et humaine, mais malgré toute l’attention qu’on lui porte, ainsi que le progrès de la médecine et l’avancement de la technologie, les problèmes sanitaires font même de nos jours d’énormes ravages ; des épidémies qui tuent, des IST qui se propagent à vue d’œil, des guerres qui font des milliers de victimes. Des effets désastreux et dévastateurs ayant une cause commune qu’est le défaut d’accès aux structures de soins. Si tous ces dégâts prouvent quelque chose, c’est que peu importe le développement du système de santé, il ne sera jamais suffisant pour combler les besoins d’accès aux soins sanitaires de 8 milliards individus, d’où l’intérêt incontestable du bénévolat médical. Le bénévolat médical désigne toute action désintéressée réalisée pour améliorer directement ou indirectement la santé de son prochain. Il peut s’agir d’apporter une aide financière, d’actions de prévention, ou alors d’un véritable engagement sur le long terme. Il va sans dire que le bénévole n’est pas rémunéré, sa motivation principale est la solidarité.
Bénévolat médical dans le monde
Le bénévolat médical a une histoire aussi longue que celle de la médecine. À travers le monde, plusieurs initiatives de bénévolat existent et sont très actives ; des associations, des organisations, des fondations, qui comptent parmi leurs membres des dizaines de milliers bénévoles et qui visent toutes l’amélioration de la santé et du bien-être de l’humanité.
Les programmes de bénévolat médical ne sont généralement pas réservés aux professionnels de santé. Parmi les associations les plus connues offrant des missions en lien avec la santé on peut citer la Croix Rouge, la Ligue contre le cancer, l’Unicef, Sidaction, Médecins sans frontières, Médecins du monde, les Blouses roses.
Quelques-unes parmi ces organisations ont une forte présence à travers le monde. Certaines se consacrent à un public précis. D’autres se consacrent à une maladie spécifique telles que l’Association française des sclérosés en plaques, l’association François-Aupetit (contre la maladie de Crohn), Sidaction, l’Association française contre les myopathies, etc.
Le bénévolat médical n’est pas réservé aux professionnels de la santé, tout le monde peut y accéder. En effet, excepté pour les missions requérant des compétences pointues, aucune formation médicale n’est généralement exigée pour devenir bénévole médical. Mais dans certains cas, il est possible qu’il soit demandé de suivre une formation courte ou spécifique, comme notamment sur les bases de l’hygiène en secteur hospitalier, sur la vaccination, sur le contact avec les patients et le personnel, sur les règles de confidentialité…
Malgré tous les efforts que font ces organisations et ces individus qui dédient leur temps et leur force pour le bien-être de l’humanité, le besoin du monde en structures et services sanitaires solides persiste et est loin d’être satisfait. Ce besoin est par ailleurs présent même dans les pays les plus développés, mais surtout dans ceux du troisième monde.
Bénévolat médical au Maroc
Dans notre pays, à l’instar du reste du monde, plusieurs organisations s’intéressent de plus en plus au bénévolat médical, et à l’instar du reste du monde, cet intérêt grandissant est loin d’être suffisant. C’est pourquoi le gouvernement a pensé à instaurer un système de bénévolat pour les professionnels de la santé, notamment les futurs médecins spécialistes.
La première partie de ce système correspond à l’internat, dont le centre est le ‘médecin’ interne, ce cadre supérieur (bac+6) n’est considéré ni comme fonctionnaire ni même employé temporaire alors qu’on lui assigne, entre autres, la prise en charge des patients aux urgences des CHU, le suivi et les gardes des différents services hospitaliers auxquels il est affecté. Sa rémunération consiste, par ailleurs, en une simple indemnité de stage et non pas un salaire, fixée à environs 4.700 Dhs. Il ne bénéficie pas de couverture médicale (sécurité sociale et assurance maladie) alors que cette catégorie de médecins est aux premières loges des risques professionnels et des accidents du travail. De plus, le ministère de tutelle a mis en application le système de bénévolat en résidanat, qui consiste à passer ses quatre à six années de formation spécialisée en tant que bénévole, avec une rémunération qui ne dépasse pas les 4000 Dhs, en contrepartie de la liberté d’exercer en dehors des établissements publics après la fin de la formation. Quoique ce système soit dénommé « bénévolat », aucune des valeurs du bénévolat médical n’y figure, au contraire, c’est en dépit de l’intérêt du patient qu’il est fondé.
Néanmoins, certaines institutions de la société civile ainsi que plusieurs individus (professionnels de la santé et autres) s’intéressent au vrai bénévolat médical et offrent un bon nombre de services aux malades chroniques et aux personnes démunies.
Une grande partie des missions de bénévolat au Maroc consistent en des caravanes médicales au profit de régions marginalisées. Mais malgré leurs bienfaits indiscutables, l’occasionnalité de ces caravanes limite grandement leurs effets et fait en sorte qu’elles ne peuvent en aucun cas remplacer des structures de soins fixes.
Un éminent exemple d’individu qui se consacre à l’humanitaire est le Docteur Zouhair Lahna, chirurgien obstétricien et acteur associatif. Ayant travaillé en tant que bénévole un peu partout dans le monde et au Maroc, il a récemment arrêté ses missions humanitaires dans son pays natal à cause de plusieurs obstacles auxquels il a dû faire face. Lahna a longtemps critiqué, entre autres, la stratégie des caravanes et campagnes médicales, des stratégies ponctuelles qui « n’ont jamais soigné ». « On ne soigne pas les gens quand on en a envie. Ces personnes ont besoin de soins en continu. On ne peut pas dire aux personnes qui se font mordre par les scorpions dans le désert d’attendre les caravanes », déclare-t-il dans une interview.
Le secteur de la santé au Maroc est indiscutablement plein de failles et de problèmes, le bénévolat médical a la capacité d’améliorer considérablement l’accès aux structures des soins et le bien-être des citoyens démunis ou défavorisés. Pour ce faire, Il faut une forte mobilisation de toutes les composantes de la société et surtout de la société civile afin d’élargir l’accès aux soins médicaux et de sauver plus de vies.